Quelques pixels noirs que l’on déplace sur un écran grisé, et que l’on voit s’agrandir. Voilà un concept qui paraît bien abstrait aujourd’hui. Et pourtant : c’est du jeu culte Snake dont nous parlons. Si tout le monde connaît ce jeu, qu’en est-il de son histoire ? Rapide aperçu d’un petit jeu qui révolutionnera son monde.
Naissance d’un concept
L’origine de Snake remonte à l’époque des jeux d’arcade. En 1976, le jeu Blockade voit le jour, et c’est la naissance d’un concept qui va connaître un succès immédiat. Un succès tel que de nombreuses copies (« clones ») vont fluctuer : la même année, BigoFoot Bonkers apparaît en salle d’arcade, avec un concept identique, en dehors de l’ajout d’obstacles.
Dès l’année suivante, les Snake Game arrivent sur console, avec Dominos et Surround, sur l’Atari2600. L’entreprise américaine est sûre de son succès, et proposera le jeu Surround parmi les 7 jeux de lancement de sa console Atari2600.
Après une première arrivée sur PC en 1978 avec Worm sur TRS-80, les clones se démultiplient… Et nous sommes encore loin du réel succès mondial du jeu Snake tel que nous le connaissons.
Nokia : déclencheur d’un succès inattendu
Il faut en effet attendre 1997 et la sortie du Nokia 6110 pour voir apparaître le triomphe de Snake. Souhaitant inclure un divertissement dans ses appareils mobiles, qui utilise à la fois peu de mémoire, et qui puisse dans le même temps s’adapter aux contraintes techniques de l’époque, le jeu Snake est lancé.
Mais ce n’est que 2 ans plus tard et le lancement du Nokia 3310 que le jeu devient réellement célèbre. Le téléphone ayant été vendu 126 millions de fois dans le monde, et autant de jeux Snake qui ont été diffusés.
Le succès est au rendez-vous. Le jeu touche autant les jeunes en quête de divertissement pendant leurs récréations, que les adultes qui doivent patienter entre deux rendez-vous. Addictif de par sa jouabilité minimaliste et sa difficulté grandissante, Snake devient le premier ambassadeur du jeu mobile.
L’arrivée des nouvelles technologies
10 ans après sa sortie sur Nokia 6610, l’ascension de Snake diminue avec l’arrivée d’un concurrent de taille : l’iPhone. Le nouveau téléphone mobile d’Apple offre en effet un design et une manière d’utiliser son portable tout à fait différente. Les gens ne peuvent plus désormais se contenter de simples pixels se déplaçant à travers l’écran.
Si les jeux sur smartphones sont toujours plus nombreux et innovant, le concept du Snake n’est pas perdu pour autant. Messenger, l’extension de messagerie de Facebook, propose en effet depuis le début de cette année un jeu Snake. Avec plusieurs niveaux de difficultés et des nouveaux serpents à débloquer, le jeu est tout de même adapté aux attentes de son nouveau public : partage des scores et compétition entre amis sont de vigueur.
Pour citer quelques exemples :
– Snake 97: application sur smartphone, qui permet de jouer au Snake « comme à Belle Époque». Jouer avec l’interface du téléphone mobile de son choix, déplacement à l’aide des touches 2-4-6-8 compris.
– Slither.io: mélange de Agar.io et du Snake, Slither.io est un jeu en ligne, multijoueur en temps réel. Ici le but est le même que pour Snake, faire grossir toujours plus son serpent. Pour cela, il vous faut manger tout ce qui se trouve sur son chemin. Mais la difficulté vient des autres : si la tête de votre serpent heurte le corps d’un serpent différent, c’est terminé, et vous finissez en nourriture pour les autres joueurs !
– Qrth-phyl: version de Snake en 3D, ce jeu à une histoire un peu spécial. En effet c’est après la rencontre de son créateur avec Lane Hauck, créateur de Blockade que le jeu voit le jour. Avec un design futuriste et une jouabilité bien loin du jeu d’arcade originel, Qrth-phyl permet de débloquer des informations sur l’histoire de Snake. Snake-ception garantie.
Le jeu Snake a donc une histoire longue et complexe. Devenu culte par sa distribution à grande échelle et l’intérêt général qu’il a suscité, la nostalgie qu’il inspire nous amène à regretter la simplicité de l’époque. Avec l’entrée au MOMA (musée d’art moderne) de New York de plusieurs jeux vidéo cultes, et les toujours plus nombreuses expositions dédiées aux jeux vidéo en tant qu’art, l’avenir des jeux rétro ne fait que commencer.
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